Femmes de loi : L’équilibre entre carrière professionnelle et vie privée

COTONOU—06 Mars 2017, Ambassade des Etats-Unis : La Mission Américaine près le Bénin a abrité un panel de discussion animé par des femmes de loi à la retraite et toujours en activité, dans le cadre de la Journée Internationale de la Femme, célébrée tous les 8 mars.

Des femmes officiers de police, gendarmes, et magistrats en activité et à la retraite se sont exprimées sur leur métier et les contraintes qui y sont rattachées en relation avec leur vie de femme.  Un panel riche de personnalités diverses, à savoir, Sica Lucie Tchiakpè, Fonctionnaire de Police à la retraite, Thècle  Adjouavi  Kodo, Commissaire de Police, Francisca Akpity, Fonctionnaire de Gendarmerie à la retraite, Lucrèce Ahlinvi, Adjudant-Chef à la Gendarmerie, et Geneviève Boko Nadjo, ancien Magistrat siégeant en tant que Vice-présidente de la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA).

Au nombre des conférencières figuraient également Joanna Dassoundo Gnacadja, Juge au Tribunal de première instance de Cotonou et Tanya DeGenova, Chargée du Programme d’Assistance Internationale de Formations en Enquêtes Criminelles pour les Agents qui Appliquent la Loi (ICITAP) du Département de la Justice des Etats-Unis et Agent du FBI à la retraite.

Il a été question pour les panélistes de répondre à des questions posées par la modératrice de la discussion, la journaliste Mirabelle Akpaki, et portant notamment sur les difficultés rencontrées dans l’exercice de leur fonction, les difficultés à concilier vie professionnelle et vie de famille, la question de la parité hommes-femmes, et le harcèlement sexuel en milieu professionnel.

Geneviève Boko Nadjo a abordé la question de la parité hommes-femmes, en expliquant qu’il y a de moins en moins de femmes dans les rangs des magistrats et que le peu qui arrivent au sommet font également face à des difficultés. « C’est parce que tout simplement, à compétences égales et à qualités égales, le choix se porte tout de suite sur l’homme à cause d’une question de mentalité, » a déploré Mme Boko Nadjo.

Sur la perception par les hommes du métier de femme de loi, Francisca Akpithy a déclaré que les femmes de sa profession ont longtemps fait l’objet de stéréotypes, ce qui leur rendait difficile de se mettre en ménage. Cependant, selon elle, les choses ont évolué positivement au fil du temps.

La question du harcèlement a également alimenté le débat.  Joanna Dassoundo Gnacadja a déclaré que le phénomène est répandu et qu’on le retrouve à tous les niveaux de la société.  Mme Gnacadja a insisté sur l’importance de ne pas ignorer cette réalité.

Toutes les panélistes se sont accordées sur le fait que l’un des meilleurs moyens de faire évoluer les mentalités est de repenser l’éducation des garçons et des filles.  Selon elles, leur inculquer le sens de l’égalité dès leur plus jeune âge permettra de corriger certaines habitudes et conceptions culturelles préjudiciables à l’autonomisation de la femme.