Allocution de Monsieur Todd Whatley
Premier Conseiller à l’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique
A l’occasion de la conférence annuelle «Borderless 2016 » sur le thème : « l’intégration Régionale à travers le développement du commerce et des transports »
Cotonou, Hôtel Azalai de la Plage
Le 18 mai 2016 à 16H00
- Excellence Monsieur le Ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat,
- Excellence Monsieur le Ministre des Transports de la République Fédérale du Nigeria,
- Monsieur le Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin,
- Monsieur le Président de l’Alliance Borderless,
- Monsieur le Représentant de la GIZ,
- Monsieur le Commissaire chargé du Département du Marché Régional, du Commerce, de la Concurrence et de la Coopération de la Commission de l’UEMOA,
- Monsieur le Directeur des Douanes de la Commission de la CEDEAO,
- Distingués invités,
- Mesdames et Messieurs,
Bonsoir,
C’est un plaisir pour moi de vous souhaiter la bienvenue à cette conférence annuelle de l’Alliance Borderless sur le thème : « l’Intégration Régionale à travers le développement du commerce et des transports ».
Permettez-moi de saluer la présence, parmi nous, du Ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Son Excellence Monsieur Lazare Sehouéto. Je voudrais également saluer et remercier les différentes délégations venues du Ghana, du Togo, du Sénégal, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Nigeria et du Mali qui ont fait le déplacement de Cotonou.
Nous sommes rassemblés ce jour, pour discuter de l’élimination des obstacles au commerce, lesquels freinent la croissance économique en Afrique de l’Ouest. Les barrières commerciales et les tracasseries routières font monter les prix à la consommation, en même temps qu’elles découragent les investisseurs.
L’Alliance Borderless qui est une plate-forme régionale de plaidoyer pour un commerce sans frontière en Afrique de l’Ouest, œuvre depuis sa création pour la réduction des obstacles au commerce. L’idée de la création de l’Alliance Borderless est née de la Loi sur la Croissance et les Opportunités en Afrique (ou AGOA en Anglais) adoptée par le Congrès américain en 2000.
De toute évidence donc, cette conférence est particulièrement opportune, en ce qu’elle vise à promouvoir la prospérité pour toute la sous-région ouest-africaine. Et les atouts pour atteindre cette prospérité ne manquent pas.
Forte d’une population de 340 (trois cent quarante) millions d’habitants environ, la sous-région ouest-africaine jouit d’une certaine stabilité politique. Les échanges entre l’Afrique de l’Ouest et le reste du monde ont favorisé le développement des activités portuaires, avec notamment l’amélioration des infrastructures et des équipements portuaires, des réformes institutionnelles (avec la création de guichets uniques), etc. Malheureusement, l’Afrique de l’Ouest demeure l’une des régions les plus pauvres du monde, malgré d’abondantes ressources naturelles et humaines.
En effet, le potentiel de croissance de la sous-région reste limité par le mauvais état des infrastructures physiques et les inefficiences procédurales. A cela s’ajoutent le manque de fiabilité des opérations portuaires, le temps de séjour des marchandises aux ports et de traversée des frontières qui demeure relativement long, l’insécurité, etc.
Dans le cas spécifique du Bénin, les enquêtes effectuées par le projet Agri business and Trade Promotion (ATP) de l’Agence Américaine pour le Développement International (USAID) font ressortir sur le corridor Cotonou-Niamey, un nombre important de postes de contrôle, des prélèvements illicites de sommes d’argent et une attente très longue à la frontière.
Consciente de l’impact négatif de ces obstacles, l’Alliance Borderless initie chaque année cette plateforme de dialogue où les acteurs des secteurs privé et public se rassemblent pour proposer des solutions durables pour le développement du commerce et du transport en Afrique. L’un des piliers de la Stratégie du président Obama pour l’Afrique sub-saharienne repose sur la stimulation de la croissance économique, du commerce et de l’investissement dans les pays africains.
A cet effet, le gouvernement des États-Unis d’Amérique, à travers l’USAID, se réjouit d’apporter son soutien à l’Alliance Borderless au Bénin. Nous sommes surtout honorés de soutenir les efforts organisationnels régionaux, dans le but de réduire les barrières commerciales non tarifaires qui augmentent les coûts et ralentissent ainsi la circulation des marchandises dans la région.
Faciliter le commerce n’est pas seulement un objectif de développement, mais c’est plutôt un impératif à la croissance économique et à l’intégration sous-régionale. A terme, cela contribuera à réduire la pauvreté et à accroître la stabilité politique.
Il s’avère donc nécessaire d’accroître l’efficacité des ports, routes et réseaux ferroviaires régionaux et des entreprises opérant dans les secteurs du commerce et du transport. Il est également indispensable de réduire le nombre de barrages routiers non autorisés et les contrôles qui font grimper le coût du commerce régional et ralentissent le processus de commercialisation des produits dans la région.
En regroupant des dizaines d’entreprises et organisations professionnelles et des organismes gouvernementaux pour discuter, pendant trois jours, des freins à l’essor du commerce dans la sous-région, cette conférence crée le cadre adéquat pour dégager des pistes de solutions.
Le gouvernement des États-Unis, des bailleurs de fonds, des institutions régionales et gouvernements nationaux travaillent ensemble pour recueillir et analyser les données sur les tendances et les barrières commerciales régionales. Nous devons donc unir nos efforts afin d’utiliser ces données pour formuler des recommandations politiques efficaces et pertinentes, en vue d’aider les dirigeants à définir et à mettre en œuvre des politiques commerciales et de transport efficaces.
Il s’avère donc important de soutenir ces dirigeants nationaux, afin qu’ils se réunissent et maintiennent la dynamique politique pour faire en sorte que les bonnes politiques commerciales soient efficacement et durablement appliquées.
En travaillant main dans la main, nous pouvons réaliser le rêve d’une Afrique de l’Ouest sans frontières. En travaillant main dans la main, nous pouvons permettre à l’Afrique de l’Ouest d’occuper sa vraie place dans l’économie globale. En travaillant main dans la main, nous pouvons réaliser des avancées qui profiteront aux générations futures.
Je souhaite pleins succès à vos travaux.
Vive la coopération entre les Etats-Unis d’Amérique et le Bénin !
Je vous remercie.